TRADUCTION FRANÇAISE DE ” Sognando al pianoforte con Klaas Stapert “

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Pour mes (éventuels) lecteurs français, je publie ici la traduction de mon article « Sognando al pianoforte con Klaas Stapert »,  en italien sur ce blog. Bonne lecture !

Mes remerciements à AR et JB, qui ont traduit ce texte et ont permis de le mettre en ligne.

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Per i miei (eventuali) lettori francesi, pubblico qui la traduzione del mio articolo «Sognando al pianoforte con Klaas Stapert», già qui in italiano. Buona lettura !

I miei ringraziamenti a AR e JB, che hanno tradotto questo testo e mi hanno permesso di metterlo in linea.

RÊVANT AU PIANO AVEC KLAAS STAPERT

Avant-propos : première pérégrination, entre France et Hollande

En vagabondant sur internet, on découvre des sites musicaux incontestablement intéressants. Pourquoi alors, me suis-je dite, ne pas en signaler quelques-uns – peut-être beaucoup plus  « cliqués » que le mien – à mes lecteurs ? Ce post inaugure une nouvelle « rubrique », dédiée à des auteurs (des musiciens) qui ont mis en ligne leurs travaux. Une anthologie progressive sans aucune prétention d’«objectivité », mais basée sur un critère de sélection absolument personnel, à cadence libre, irrégulière – et probablement très lente…

Une alchimie de sons

Parmi les innombrables sites, je découvre et signale avec plaisir celui de Klaas Stapert, ex-professeur de chimie. Ce Hollandais, qui s’est établi en France, a (par bonheur) redécouvert sa passion juvénile : la musique et l’improvisation au piano. Stapert est l’auteur d’environ trois cents travaux (pour un total approximatif de trente heures) de musique classique, contemporaine et pour film, qu’il improvise  d’abord, puis enregistre, et enfin transcrit en partition sur l’ordinateur. Inspiré du son de son Bechstein à queue, il entre pendant qu’il joue dans un état presque onirique : « c’est comme si mes doigts étaient guidés par un être invisible qui suit une logique en dehors de moi », déclare-t-il. « Rêvant à mon piano » est le nom de son blog, sur lequel on peut écouter gratuitement beaucoup de ses oeuvres. Une excursion sur ce site, enrichi entre autres d’images de tableaux, de dessins et de films (parmi lesquels un portrait de Stapert au travail, de Myriam Comet), se révèle plus qu’agréable ; on a envie d’y retourner, réécouter, approfondir.

Improvisations…

En entendant les musiques de Stapert, on perçoit la genèse « improvisée » de beaucoup de morceaux, mais malgré cela on se trouve saisi par l’enchaînement cohérent des idées  ou par la fantaisie prolifique, qui concerne l’invention mélodique, mais peut-être encore plus par les modulations harmoniques et (dans quelques pièces) les imitations en contrepoint. Ses morceaux suivent en effet une logique fluide, mais efficace ; les phrases musicales se disposent plastiquement, sans rigidité, dans un « ordre » qui semble se construire spontanément, en s’articulant dans un discours parfois même complexe.

sur des sujets hétérogènes

Sa créativité peut se déclencher devant un tableau, en lisant un livre, ou encore à  l’occasion d’événements restés dans la mémoire collective (comme La libération de Florence pour trompette, cor et orchestre à cordes, écrit pour Florence Aubenas, journaliste française prise en otage en Iraq et libérée en Juin 2005).

Tableaux et dessins en musique

Toutefois, la majorité des compositions naît de stimulations visuelles ; c’est le cas pour différentes oeuvres pour piano.

Les Réactions de mon piano sur un tableau sans titre de Piet Moget sont composées de cinq morceaux, introduits par un commentaire récité, écrits en 2008 pour les quatre-vingts ans du peintre hollandais et inspirés par un tableau abstrait du peintre. L’absolue non-figuration de la toile permet à Stapert de voyager dans l’imaginaire, en se confrontant avec d’infinis mondes possibles (un peu comme Leopardi face à une célébrissime haie…) : « horizon, derrière lequel cent paradis sont à inventer » est l’incipit de la déclamation qui précède le dernier morceau. Malgré les titres, qui renvoient à des domaines tonals précis, les oeuvres ont en réalité un caractère extrêmement abstrait. Le morceau que je préfère est peut-être En Do, chromatique, dans lequel la tension entre les deux « rectangles » de la peinture est traduite par celle des deux lignes de la main droite et gauche du piano.

À Madame M., né de la contemplation de l’un des Graphismes de Jean-Christophe Villard (à leur tour inspirés des Concerts Brandebourgeois), est par contre un morceau lumineux qui imite avec liberté le style baroque (et l’intimité avec le contrepoint qui émerge dans la page s’explique peut-être aussi  avec les origines hollandaises de Stapert). Si ce court travail évoque des souvenirs de la musique de Bach, l’Appel de l’Ange, d’environ trois minutes est par contre mozartien, délicat et un peu naïf, inspiré d’un beau dessin d’Aurelia Stapert. Avec son ton intime, le morceau peint un monde de douceur enfantine, riche de poésie mais aussi volontairement sobre : une caractéristique essentielle cohérente avec la citation rapportée sous le dessin – tirée du livre L’Ange Roman dans la pensée et dans l’art de l’auteur sus-nommée – où la contemplation de Dieu par les anges est associée à un complet dépouillement, à une totale nudité.

Encore un tableau, Mélodie de sable de Nicole Pfund (utilisé pour le « header » du blog), est à l’origine de la Fantaisie op. 120, « fortement émotionnelle », selon la définition de Stapert.

Musiques pour film et film pour musiques

En outre, sur le blog on peut écouter aussi des musiques écrites pour des films-documentaires.

Je cite avant tout les très réussis Atelier, court morceau au ton lyrique composé pour le film Vincent Bioulès, peintre du paysage, et Triomphe, utilisé dans Ecrivez-moi de Jean Soulet. Ce dernier est un « court-métrage » de quatre minutes environ basé sur un montage de cartes postales anciennes. À mi-chemin entre nostalgie et souvenir, il a la particularité d’avoir été imaginé à partir de la musique de Stapert, de façon à renverser la « hiérarchie » traditionnelle considérant la musique « en fonction » des images filmiques…

Ce n’est pas fini. De Pierre Soulages parle… de sa peinture, des vitraux de Conques, de la peinture,contenant des interviews avec le peintre remontant à 1998, est extrapolée La mouette d’environ sept minutes, pendant que de Naufrage dans le Golfe du Lion – tourné toujours par Jean Soulet avec l’aide d’une équipe de plongeurs, suite à la découverte d’une épave coulée au large de Frontignan, sont tirées Les lamentations de l’épave. Voilà comment les présente Stapert : « La richesse sonore provoquée par la frappe répétitive de la même touche faisait resurgir un très ancien souvenir : dans un grand hangar d’un chantier naval, les ouvriers tapaient avec leurs marteaux sur la coque en acier d’un grand bateau pour fixer les rivets, produisant des bruits majestueux et assourdissants. Dans cet esprit, je me laissais aller et écrivais une pièce d’un caractère assez contemporain, évoquant les terribles cris de naissance d’un grand monstre en acier: le grand bateau. ».

Le site fournirait beaucoup de matière encore, mais je ne veux pas écrire davantage : je vous laisse à vos propres découvertes. Passez un bon moment !

Caterina Venturelli


TRADUCTION FRANÇAISE DE ” Sognando al pianoforte con Klaas Stapert “ultima modifica: 2010-05-26T21:00:00+02:00da catve
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